P. R. O.
Colonial
Papers.
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grosses, et generallement de la perte et beaucoup de peine a
chaque particulier j'en eus ma part, car comme le reste des
voisins ma famille et moy abandonnames notre maison, et
tout ce qui etoit dedans, pour nous sauver, avec ce que nous
pumes emporter de nos meubles, dans une maison dont tout
le voisinage fit la retraite, a 4. ou 5. miles de ma maison;
enfin ce bruit ne s'est trouve qu'une fausse allarme, car apres
avoir satisiait le peuple qu'il n'y avait point de danger, a
craindre et qu'il n'y avait pas la moindre circonstance touchant
les Indiens et les Papistes veritable, on se retira chacun chez
soy, et les deputes Gouverneurs de cette Province pour une
plus ample satisfaction, ont depuis ce temps employe une
compagnie de gens tous Protestans, a voyager dans les bois,
pour faire toutes les descouvertes dont ils seroient capables,
dans cette affaire des Indiens, et toutes les fois qu'ils sont
revenus de leurs courses ils ont toujours constamment rap-
porte qu'ils n'avoient jamais trouve la moindre apparence
d'aucuns Indiens sur pied; on a done este amplement satisfait
de la vanite de ce premier bruit, outre cela un Marchand de
Londre nomme a ce qu'on m'a dit, Jarret Sly, a envoye dans
ce pals, une lettre a un habitant de la Comte de St Maries
nomme Kelm Chyseldyne ou il le dissuade fort de ne pousser
pas plus avant le dessein qu'ils avoient contre les Papistes, et
dont apparemment luy ou d'autres l'avoient informe, luy don-
nant plusieurs raisons pour appuyer son avis, comme par
exemple que les Papistes tombroient desormais assez aize-
ment, d'eux memes sans rien complotter pour cela; &c.
Coll: Will: Diggsun de nos Deputes Gouverneurs, protestant,
et de tres bon principes pour sa conduite m'a asseure avoir leu
et releu la lettre, et qu'il connoissoit parfaitement la main et
l'ecriture de ce Mr Jarret Sly; tout cela fait juger a bien des
gens que ce qui est arrive depuis un mois ou six semaines,
n'est que la fruit de ce qui a este conceu et fomente depuis
longtems; Comme j'ai deja dit nous l'avons veu paroitre le
26. de Juillet, car un party de mecontens s'estans assembles
en armes sous la conduite d'un nomme Mr J" Coad, autrefois
ministre et pasteur de l'eglise Anglicane et depuis quelques
annees fait Capitaine de Milice en ces pais, de Mr Nehemiah
Blackiston Collecteur des droits du roy sur la riviere de
Potomeck, de Mr Camel, de Mr Humphrey Warren, et de
Richard Clouds, marcherent vers St Maryes, et grossissant
de plus en plus leur Compagnie vinrent camper le 27. 100
hommes a peu presdevant la maison de ville occupe par Coll:
Will: Diggs avec environ 80. homes qui refusant de lui obeir
et de se deffendre l'obligercnt de rendre la garnison, les armes
et les registres qui y etoient gardes; depuis ce temps leurs
forces augmentant de plus en plus, ils attendirent jusques au
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